Comme tous les ans au réveillon, chacun s’est souhaité bonne année. Rien ne laissait alors prévoir l’annus horibilis de 2020. Mais la pandémie de Covid-19 est passée par là et, si nous n’en sommes pas encore sortis, les vaccins arrivent. Alors que l’on tente d’imaginer le monde d’après, une seule chose est sûre : l’emprise du numérique ne cesse de croître, pour le meilleur et pour le pire.
Le numérique peut être un outil merveilleux lorsque il est maîtrisé. On l’a vu avec le télétravail, les visioconférences ou le séquençage du virus. Mais il peut aussi se révéler néfaste, perturbant le développement cognitif des enfants soumis à trop d’écrans par exemple.
Les photographes le savent. D’un côté le numérique a dopé leur créativité en leur offrant de nouveaux outils ; de l’autre, les photographies étant désormais de simples fichiers informatiques, leur valeur s’est totalement évaporée, laissant les photographes sans revenus, par manque d’unité.

Il en va de même pour la musique. L’apparition du mp3 et son partage sur internet ont provoqué l’écroulement des ventes physiques de CD, faisant vaciller toute l’industrie musicale, colosse aux pieds d’argiles. Mieux structurée, mieux organisée, notamment grâce au statut d’intermittent du spectacle, celle-ci a su rebondir et faire sa mutation. Jamais le spectacle vivant n’avait si bien porté son nom avec la multiplication de festivals et de concerts.
Jusqu’à ce qu’un minuscule coronavirus viennent enrayer la mécanique bien huilée. Là encore, le monde de la musique s’est ré-inventé, appuyé par les radios et les plateformes musicales. De nombreux artistes ont ainsi improvisé des concerts depuis leur domicile, maintenant le lien avec leur public.
Pourtant, alors que la consommation musicale explosait durant les confinements, paradoxalement les revenus des auteurs n’ont pas suivi. Ils sont donc montés au créneau, remettant en cause les modes de rétribution des Spotify et autres Deezer, à nouveau relayés par les médias, tels France musique ou Metalzone.

Ainsi en va-t-il avec le numérique, ange et démon. Or, on ne combat pas un ennemi structuré et disposant de supercalculateurs avec un boulier. Il faut l’affronter à armes égales. C’est le credo de FIP depuis longtemps : doter les créateurs d’images d’un véritable instrument – une plateforme numérique – et d’outils – des licences d’utilisations – afin de survivre dans cette bataille inégale.
Nous n’avons pas été épargnés par cette crise et nos travaux ont pris du retard. Mais nous ne baissons pas les bras et télé-travaillons pour faire éclore ce projet, en espérant que l’année qui s’annonce sera plus sereine que celle qui se termine.
Comme le veut la tradition : très bonne année à toutes et tous et bonne santé !